Savez-vous que les neveux et nièces peuvent hériter même sans testament ? En France, le droit des successions, notamment en matière immobilière, est complexe, mais il offre des opportunités aux membres de la famille qui ne sont pas des héritiers directs.

La succession, ou dévolution successorale, est le processus par lequel le patrimoine d'une personne décédée, incluant les biens immobiliers, est transmis à ses héritiers. La loi française établit une hiérarchie des héritiers légaux, accordant la priorité aux descendants (enfants, petits-enfants), au conjoint survivant et aux ascendants (parents, grands-parents). Cependant, les neveux et nièces ne sont pas exclus et peuvent hériter dans certaines circonstances spécifiques, surtout en l'absence d'autres héritiers.

Cet article se propose d'examiner en détail les droits des neveux et nièces dans le cadre d'une succession, avec un focus particulier sur l'héritage immobilier. Nous aborderons les situations où ils peuvent hériter, les règles de calcul de leur part d'héritage, ainsi que les aspects fiscaux à prendre en compte, y compris les spécificités liées aux biens immobiliers. Il est essentiel de comprendre ces aspects pour pouvoir anticiper et gérer au mieux une succession.

Les cas où les neveux et nièces peuvent hériter

Les neveux et nièces ne sont pas des héritiers de premier rang en matière de succession immobilière, mais ils peuvent hériter dans trois situations principales : par représentation successorale, en l'absence d'héritiers prioritaires, ou par testament. Comprendre ces différents cas est crucial pour tout neveu ou nièce souhaitant connaître ses droits.

Succession en représentation : le cas du décès d'un parent (frère ou soeur) de l'héritier

La représentation successorale est un mécanisme juridique qui permet aux descendants d'un héritier décédé de venir à sa place dans la succession immobilière. Autrement dit, si le frère ou la sœur du défunt (le parent du neveu ou de la nièce) est décédé avant le défunt, ses enfants (les neveux et nièces) peuvent hériter de la part qui lui aurait été attribuée. Ce principe est crucial pour maintenir l'équilibre familial et assurer une juste répartition de l'héritage, y compris des biens immobiliers.

Il est fondamental de noter que le parent du neveu ou de la nièce doit impérativement être décédé avant le défunt pour que la représentation successorale s'applique. Si le frère ou la sœur du défunt est toujours vivant, ses enfants n'ont aucun droit direct à la succession immobilière de leur oncle ou tante. Les droits de succession sont uniquement activés par le décès préalable du parent direct.

La part qui aurait dû revenir au parent décédé est alors partagée entre ses enfants, les neveux et nièces. Cette répartition se fait par souche. Une souche représente l'ensemble des descendants d'un même parent. La part de l'héritage immobilier est donc divisée entre les différentes branches familiales issues des frères et sœurs décédés.

Prenons un exemple. Supposons qu'un défunt avait deux frères : un décédé avec deux enfants, et une sœur décédée avec trois enfants. La succession, qui comprend un appartement estimé à 450 000 euros, sera divisée en deux parts égales, une pour chaque souche. La première part (225 000 euros) sera divisée par deux entre les deux enfants du frère décédé, et la seconde part (225 000 euros) sera divisée par trois entre les trois enfants de la sœur décédée. Ce mécanisme assure une répartition équitable entre les différentes branches familiales, tout en respectant le principe de la représentation.

La loi Murcef de 2001 a clarifié certains aspects de la représentation successorale, notamment en ce qui concerne les droits des petits-neveux et petites-nièces. Le Code Civil, articles 751 à 755, encadre précisément cette notion et ses implications en matière de succession.

Succession en l'absence d'héritiers prioritaires : ascendants, descendants, conjoint survivant

La loi française établit une hiérarchie précise des héritiers légaux pour la succession immobilière. Les descendants (enfants, petits-enfants) sont prioritaires, suivis du conjoint survivant, puis des ascendants (parents, grands-parents), des collatéraux privilégiés (frères et sœurs) et enfin des collatéraux ordinaires (oncles, tantes, cousins…). Les neveux et nièces n'héritent que si le défunt n'a pas d'héritiers prioritaires.

Concrètement, cela signifie que si le défunt a des enfants ou un conjoint survivant, les neveux et nièces n'hériteront pas des biens immobiliers. De même, si les parents du défunt sont encore vivants, ils sont prioritaires sur les neveux et nièces. Ce n'est que si le défunt n'a aucun de ces héritiers que les neveux et nièces peuvent prétendre à la succession immobilière. La législation privilégie clairement la famille proche dans la transmission du patrimoine.

Imaginons un célibataire sans enfants décède, ses parents sont décédés et il n'a pas de frères et sœurs. Dans ce cas, ses neveux et nièces hériteront de l'intégralité de son patrimoine, y compris sa maison de campagne estimée à 280 000 euros. La succession sera partagée entre eux selon les règles de la dévolution successorale, que nous détaillerons plus loin. Si aucun héritier n'est trouvé, le patrimoine revient à l'État, une situation rare mais prévue par la loi.

Il est important de souligner que le rôle de l'État est subsidiaire. L'État ne devient héritier qu'en dernier recours, lorsque toutes les recherches pour retrouver des héritiers légitimes ont été infructueuses. La loi privilégie toujours la transmission du patrimoine à la famille, même élargie, et ce, même en matière immobilière.

Succession par testament : la désignation expresse du neveu ou de la nièce comme légataire

Le défunt peut désigner librement ses neveux et nièces comme légataires par testament, y compris pour des biens immobiliers. Le testament est un document écrit par lequel une personne exprime ses dernières volontés concernant la répartition de ses biens après son décès. Il permet de déroger aux règles de la dévolution successorale légale, dans le respect de certaines limites.

Il existe différents types de legs. Le legs universel permet au légataire de recevoir la totalité du patrimoine du défunt, y compris tous ses biens immobiliers. Le legs à titre universel lui donne droit à une quote-part du patrimoine (par exemple, la moitié ou le tiers). Le legs particulier concerne un bien précis (par exemple, une maison ou un appartement). Le testateur peut ainsi moduler la répartition de ses biens selon ses souhaits, en favorisant un neveu ou une nièce en particulier.

Cependant, il est crucial de tenir compte de la quotité disponible et de la réserve héréditaire, surtout si le testateur a des enfants. La réserve héréditaire est la part du patrimoine qui est légalement réservée aux héritiers réservataires (les enfants, et à défaut le conjoint survivant). Le testateur ne peut pas déshériter totalement ses enfants. La quotité disponible est la part du patrimoine dont il peut disposer librement, qu'il peut léguer à qui il souhaite, y compris ses neveux et nièces. Le droit successoral français protège les intérêts des héritiers les plus proches, même si le testateur souhaite léguer des biens immobiliers à ses neveux et nièces.

Un testament peut être olographe (entièrement écrit, daté et signé de la main du testateur), authentique (reçu par un notaire en présence de deux témoins) ou mystique (remis clos et scellé à un notaire). Chaque type de testament a ses propres formalités et exigences de validité. Il est conseillé de consulter un notaire pour s'assurer de la validité de son testament et éviter toute contestation ultérieure, notamment en matière immobilière.

Calcul de la part d'héritage des neveux et nièces

Le calcul de la part d'héritage des neveux et nièces, incluant les biens immobiliers, dépend du contexte dans lequel ils héritent : par représentation, en l'absence d'héritiers prioritaires, ou par legs testamentaire. Chaque situation a ses propres règles de calcul, qui doivent être appliquées avec précision.

En cas de représentation : calcul de la part du parent décédé, puis division entre les enfants

Revenons à l'exemple de la souche. Supposons que le défunt avait un patrimoine de 300 000 euros, comprenant un appartement estimé à 180 000 euros. Il avait deux frères : un décédé avec deux enfants (les neveux et nièces A et B), et une sœur décédée avec trois enfants (les neveux et nièces C, D et E). La succession est divisée en deux parts égales : 150 000 euros pour la souche du frère décédé, et 150 000 euros pour la souche de la sœur décédée. Cette répartition inclut la valeur de l'appartement.

Les 150 000 euros de la souche du frère décédé sont divisés par deux entre les neveux et nièces A et B, chacun recevant 75 000 euros. Les 150 000 euros de la souche de la sœur décédée sont divisés par trois entre les neveux et nièces C, D et E, chacun recevant 50 000 euros. Le montant de l'héritage, y compris la part de l'appartement, varie donc en fonction du nombre d'enfants dans chaque souche.

La part est divisée en parts égales entre les enfants du parent décédé, sauf si le défunt a prévu autre chose dans son testament, dans les limites de la quotité disponible. S'il existe un testament, il est crucial de vérifier s'il modifie la répartition de l'héritage entre les différents neveux et nièces, notamment en ce qui concerne les biens immobiliers. Un testament peut attribuer une part plus importante à un neveu ou une nièce en particulier, mais cela doit respecter les droits des héritiers réservataires, le cas échéant.

Prenons d'autres exemples. Si un frère décédé avait un seul enfant (neveu/nièce unique), ce dernier hérite de la totalité de la part de son père, incluant la part de la maison familiale. Si un frère décédé avait deux enfants (neveux/nièces), la part du père est divisée par deux entre eux. La représentation successorale assure une transmission équitable du patrimoine, y compris immobilier, au sein de chaque branche familiale.

En l'absence d'héritiers prioritaires : partage du patrimoine selon les règles de la dévolution successorale

En l'absence d'héritiers prioritaires (descendants, conjoint, parents), le patrimoine immobilier est réparti entre les neveux et nièces selon les règles de la dévolution successorale. Le partage peut se faire par tête (c'est-à-dire par nombre d'héritiers) ou par souche (si certains neveux et nièces représentent un parent décédé). Le mode de partage dépend de la composition de la famille et de la présence ou non de parents décédés.

Si tous les neveux et nièces héritent en leur nom propre, le partage se fait par tête : le patrimoine immobilier est divisé en parts égales entre tous les neveux et nièces. En revanche, si certains neveux et nièces représentent un parent décédé, le partage se fait par souche, comme expliqué précédemment. Le mode de partage le plus avantageux dépend de la situation familiale.

Voici un exemple. Un célibataire sans enfants décède et laisse derrière lui quatre neveux et nièces, tous enfants de frères et sœurs décédés. Le patrimoine, comprenant une maison d'une valeur de 400 000 euros, est divisé par quatre, chaque neveu et nièce recevant une part équivalente à 100 000 euros de la valeur de la maison. Si, au contraire, deux des neveux et nièces représentaient un même frère décédé, la part de ce frère serait divisée par deux entre ses enfants.

  • Partage par tête : Division équitable entre tous les neveux et nièces
  • Partage par souche : Répartition selon les branches familiales
  • Importance du recours à un notaire pour le partage amiable

En cas de désaccord entre les héritiers sur le partage du patrimoine immobilier, il est possible de recourir à un partage amiable, avec l'aide d'un notaire ou d'un médiateur. Si aucun accord n'est trouvé, il est nécessaire de saisir le juge pour qu'il tranche le litige et ordonne le partage judiciaire. Le partage successoral peut être source de tensions, il est donc important de privilégier le dialogue et la conciliation.

En cas de legs : respect de la quotité disponible et des droits des héritiers réservataires

En cas de legs testamentaire, il est essentiel de respecter la quotité disponible et les droits des héritiers réservataires, même lorsqu'il s'agit de biens immobiliers. Comme mentionné précédemment, la quotité disponible est la part du patrimoine dont le testateur peut disposer librement, tandis que la réserve héréditaire est la part réservée aux héritiers réservataires (les enfants, et à défaut le conjoint survivant).

Si le testateur a un enfant, la quotité disponible est de la moitié du patrimoine, y compris la moitié de la valeur de ses biens immobiliers. Si le testateur a deux enfants, la quotité disponible est d'un tiers du patrimoine. Si le testateur a trois enfants ou plus, la quotité disponible est d'un quart du patrimoine. Le neveu ou la nièce légataire ne peut hériter que de la quotité disponible, au maximum.

Prenons un exemple chiffré. Si le testateur a un enfant et un patrimoine de 200 000 euros, dont une maison d'une valeur de 120 000 euros, la quotité disponible est de 100 000 euros. Le testateur peut léguer au maximum 100 000 euros à son neveu ou sa nièce, ce qui pourrait correspondre à une partie de la valeur de la maison. Si le legs est supérieur à la quotité disponible, il sera réduit pour respecter les droits de l'héritier réservataire.

La procédure de réduction des legs intervient si le legs au neveu ou à la nièce empiète sur la réserve héréditaire. L'héritier réservataire peut demander en justice la réduction du legs pour reconstituer sa part réservataire. Il est donc crucial de bien évaluer la quotité disponible avant de rédiger un testament, afin d'éviter toute contestation ultérieure, notamment concernant les biens immobiliers.

Aspects fiscaux de la succession pour les neveux et nièces

La succession est soumise à des droits de succession, dont le montant dépend du lien de parenté entre le défunt et l'héritier, ainsi que de la valeur du patrimoine transmis, y compris les biens immobiliers. Les neveux et nièces bénéficient d'un abattement fiscal spécifique, mais le barème des droits de succession est généralement plus élevé que pour les héritiers directs. Il est donc essentiel de bien comprendre les aspects fiscaux liés à l'héritage.

Abattement fiscal et barème des droits de succession

Les successions entre collatéraux (frères et sœurs et leurs descendants) bénéficient d'un abattement fiscal spécifique. En 2024, cet abattement s'élève à 7 967 euros par neveu ou nièce. Cela signifie que seuls les montants hérités supérieurs à cet abattement sont soumis aux droits de succession, y compris la valeur des biens immobiliers.

Le barème des droits de succession applicable aux successions entre frères et sœurs et leurs descendants est le suivant : 35 % jusqu'à 24 430 euros, et 45 % au-delà. Ces taux sont relativement élevés, ce qui peut impacter significativement le montant net de l'héritage, y compris en matière immobilière. La fiscalité successorale est donc un élément important à prendre en compte.

Illustrons cela avec un exemple concret. Si un neveu hérite de 50 000 euros de son oncle, incluant une part d'un appartement d'une valeur de 30 000 euros, l'abattement de 7 967 euros est déduit, laissant une base taxable de 42 033 euros. Les droits de succession se calculent comme suit : (24 430 x 0,35) + (17 603 x 0,45) = 8 550,50 + 7 921,35 = 16 471,85 euros. Le neveu devra donc payer 16 471,85 euros de droits de succession.

Il est important de noter que le barème des droits de succession est susceptible d'évoluer. Il est donc conseillé de se renseigner sur les taux en vigueur au moment du décès, afin de pouvoir calculer correctement les droits à payer, y compris pour les biens immobiliers. La législation fiscale est en constante évolution, il est donc essentiel de rester informé.

Exonérations et réductions possibles

Certains cas permettent de bénéficier d'exonérations de droits de succession, notamment en matière immobilière. Par exemple, l'héritage d'une résidence principale peut être exonéré de droits si le neveu ou la nièce y vivait avec le défunt depuis au moins cinq ans au moment du décès. Cette mesure vise à protéger les proches qui vivaient avec le défunt et qui dépendent de lui.

Des réductions de droits sont également possibles, notamment pour les personnes handicapées. Les neveux et nièces reconnus handicapés peuvent bénéficier d'un abattement supplémentaire sur les droits de succession. Ces mesures visent à tenir compte des situations particulières et à atténuer l'impact fiscal de la succession.

  • Exonération pour résidence principale : Conditions à respecter
  • Réductions pour personnes handicapées : Abattement supplémentaire
  • Importance de la consultation d'un notaire pour connaître les exonérations

Il est essentiel de se renseigner auprès d'un notaire pour connaître les exonérations et réductions applicables à sa situation personnelle. Le notaire pourra analyser la situation familiale et patrimoniale du défunt et de ses héritiers, afin de déterminer les dispositifs fiscaux les plus avantageux. Un accompagnement professionnel est indispensable pour optimiser la fiscalité successorale.

La complexité de la législation fiscale rend indispensable le recours à un professionnel. Un notaire pourra vous conseiller sur les stratégies à adopter pour réduire les droits de succession, dans le respect de la loi. Une planification successorale anticipée peut permettre de minimiser l'impact fiscal de la transmission du patrimoine, y compris en matière immobilière.

Déclaration de succession et délai de paiement

Les héritiers ont l'obligation de déposer une déclaration de succession dans un délai précis. Ce délai est de six mois à compter du décès. La déclaration de succession est un document qui récapitule l'ensemble du patrimoine du défunt, y compris les biens immobiliers, et qui permet de calculer les droits de succession à payer.

La déclaration de succession doit inclure un certain nombre d'informations, notamment l'identité du défunt et des héritiers, la description et la valeur des biens composant le patrimoine, les dettes du défunt, et les abattements et exonérations applicables. Il est important de remplir la déclaration de succession avec soin et précision, car toute erreur ou omission peut entraîner des pénalités.

Les droits de succession doivent être payés dans un délai de six mois à compter du décès. Il est possible de demander un fractionnement ou un différé de paiement, sous certaines conditions. Le fractionnement permet d'échelonner le paiement des droits sur plusieurs années, tandis que le différé permet de reporter le paiement à une date ultérieure. Ces facilités de paiement peuvent être accordées par l'administration fiscale, sous réserve de garanties.

Il est crucial de respecter les délais de déclaration et de paiement pour éviter les pénalités de retard. Les pénalités peuvent être importantes, allant de 0,40 % par mois de retard à 40 % en cas de manquement délibéré. Il est donc impératif de se faire accompagner par un notaire pour gérer la succession et respecter les obligations fiscales.

Selon les chiffres de l'INSEE, environ 25% des successions en France impliquent des biens immobiliers. En moyenne, le montant des droits de succession s'élève à 15 000 euros, mais ce chiffre peut varier considérablement en fonction de la valeur du patrimoine et du lien de parenté.

Démarches à suivre pour les neveux et nièces héritiers

Lorsqu'un neveu ou une nièce hérite, il est important de suivre certaines démarches pour gérer la succession correctement, notamment en ce qui concerne les biens immobiliers. Ces démarches impliquent notamment de contacter un notaire, de réunir les documents nécessaires, de prendre une décision concernant l'acceptation ou la renonciation à la succession, et de procéder au partage successoral.

Contacter un notaire : rôle et missions du notaire dans le règlement de la succession

Il est fortement conseillé de faire appel à un notaire pour le règlement de la succession, notamment si celle-ci comprend des biens immobiliers. Le notaire est un officier public qui a pour mission d'authentifier les actes juridiques et de conseiller les parties. Il joue un rôle essentiel dans le règlement des successions, en garantissant le respect de la loi et des intérêts de toutes les parties.

Les missions du notaire sont nombreuses. Il établit l'acte de notoriété, qui identifie les héritiers du défunt. Il inventorie le patrimoine du défunt, en recensant tous les biens et les dettes, y compris les biens immobiliers. Il calcule les droits de succession à payer. Il rédige l'acte de partage, qui répartit les biens entre les héritiers. Il conseille les héritiers sur les aspects juridiques et fiscaux de la succession.

Le choix du notaire est libre. Il est possible de choisir le notaire de son choix, même s'il n'est pas situé dans la même région que le domicile du défunt. Le coût des services du notaire est réglementé par un tarif fixé par l'État. Il est possible de demander un devis au notaire avant de lui confier le règlement de la succession.

Faire appel à un notaire permet de sécuriser le règlement de la succession et d'éviter les litiges entre les héritiers. Le notaire est un professionnel expérimenté qui connaît parfaitement le droit des successions et qui peut vous conseiller au mieux. Un accompagnement notarial est indispensable pour gérer une succession sereinement.

Réunir les documents nécessaires : acte de décès, pièces d'identité, justificatifs de domicile, etc.

Pour le règlement de la succession, il est nécessaire de réunir un certain nombre de documents et de les fournir au notaire. Ces documents permettent d'identifier le défunt et les héritiers, de prouver les liens de parenté, et d'évaluer le patrimoine, y compris les biens immobiliers.

Voici une liste des documents à fournir au notaire : l'acte de décès du défunt (à obtenir auprès de la mairie du lieu de décès), les pièces d'identité des héritiers (carte d'identité, passeport), les justificatifs de domicile des héritiers (facture d'électricité, quittance de loyer), le livret de famille du défunt, les relevés bancaires du défunt, les titres de propriété des biens immobiliers, les contrats d'assurance-vie, etc.

  • Titres de propriété (actes de vente, donations)
  • Diagnostics immobiliers (DPE, amiante, plomb)
  • Taxe foncière et taxe d'habitation

Il est important de rassembler tous ces documents le plus rapidement possible, afin de faciliter le travail du notaire et d'accélérer le règlement de la succession. Si vous avez des difficultés à obtenir certains documents, le notaire peut vous aider dans vos démarches.

La constitution d'un dossier complet et précis est essentielle pour un règlement de succession efficace. N'hésitez pas à solliciter l'aide du notaire pour vous guider dans la collecte des documents nécessaires. Une organisation rigoureuse permet d'éviter les retards et les complications.

Accepter ou renoncer à la succession : conséquences juridiques et fiscales de chaque option

Les héritiers ont le choix d'accepter ou de renoncer à la succession. Ils peuvent accepter purement et simplement, accepter à concurrence de l'actif net, ou renoncer à la succession. Chaque option a des conséquences juridiques et fiscales différentes, il est donc important de bien réfléchir avant de prendre une décision.

Accepter purement et simplement signifie que l'héritier accepte de recevoir sa part d'héritage, mais qu'il est également tenu de payer les dettes du défunt, même si elles dépassent la valeur de l'héritage. Accepter à concurrence de l'actif net signifie que l'héritier accepte de recevoir sa part d'héritage, mais qu'il n'est tenu de payer les dettes du défunt que dans la limite de la valeur de l'héritage. Renoncer à la succession signifie que l'héritier refuse de recevoir sa part d'héritage et qu'il n'est pas tenu de payer les dettes du défunt.

Le choix de l'option dépend de la situation financière du défunt et de la confiance que l'héritier a dans la gestion du patrimoine. Si le défunt avait beaucoup de dettes, il peut être préférable de renoncer à la succession ou d'accepter à concurrence de l'actif net. Si le défunt avait un patrimoine important et peu de dettes, il peut être avantageux d'accepter purement et simplement.

L'héritier dispose d'un délai de quatre mois à compter du décès pour prendre une décision. Si l'héritier ne se prononce pas dans ce délai, il est considéré comme ayant accepté purement et simplement la succession. Il est donc important de prendre une décision éclairée dans les meilleurs délais, en se faisant conseiller par un notaire.

Le partage successoral : accord amiable ou recours au juge

Le partage successoral est l'étape finale du règlement de la succession. Il consiste à répartir les biens entre les héritiers, en fonction de leurs droits respectifs. Le partage peut se faire à l'amiable, si tous les héritiers sont d'accord sur la répartition des biens. Si ce n'est pas le cas, il est nécessaire de recourir au juge.

Le partage amiable est la solution la plus rapide et la moins coûteuse. Il permet aux héritiers de s'entendre sur la répartition des biens, en tenant compte de leurs souhaits et de leurs intérêts. Le notaire rédige un acte de partage, qui est signé par tous les héritiers. Cet acte constate la répartition des biens et met fin à l'indivision successorale.

Si les héritiers ne parviennent pas à s'entendre sur la répartition des biens, il est nécessaire de saisir le juge. Le juge désigne un expert pour évaluer le patrimoine et proposer un plan de partage. Le juge tranche les litiges et ordonne le partage judiciaire. Cette procédure peut être longue et coûteuse, il est donc préférable de privilégier le partage amiable.

La présence d'un notaire est indispensable lors du partage successoral, qu'il soit amiable ou judiciaire. Le notaire peut vous conseiller sur les aspects juridiques et fiscaux du partage, et vous aider à trouver une solution équitable pour tous les héritiers. Le partage successoral marque la fin du processus de succession et permet à chacun de disposer librement de sa part d'héritage.

  • Évaluation des biens immobiliers : Importance de l'expertise
  • Règlement des dettes : Paiement avant le partage
  • Acte de partage : Signature chez le notaire

Selon une étude réalisée en 2023 par les Notaires de France, le délai moyen pour régler une succession est de 10 mois. Ce délai peut varier en fonction de la complexité de la succession et du nombre d'héritiers. Environ 15% des successions donnent lieu à des litiges entre les héritiers, ce qui peut considérablement allonger le délai de règlement.

La succession peut impliquer un certain nombre d'étapes, chacune ayant ses propres règles et implications. Les droits de succession peuvent atteindre jusqu'à 45% du montant hérité, après un abattement de 7 967€ par neveu ou nièce. Une bonne préparation et l'accompagnement d'un professionnel sont essentiels pour naviguer dans ce processus complexe. Le recours à un notaire est vivement conseillé, surtout si la succession comprend des biens immobiliers, afin de garantir le respect de la loi et de vos droits.

Il est crucial de se rappeler que la planification successorale, impliquant potentiellement des donations ou la rédaction d'un testament, peut significativement influencer la répartition du patrimoine et réduire l'impact fiscal pour les neveux et nièces. En 2022, le montant moyen des droits de succession versés par les neveux et nièces était d'environ 8 500€, soulignant l'importance d'une bonne préparation.